présentation générale
par Laurence Rosier*, Sophie Marnette** et Juan Manuel Lopez Munoz***
"Il n’est pas d’agent social qui ne prétende, dans la mesure de ses moyens, à ce pouvoir de nommer et de faire le monde en le nommant : ragots, calomnies, médisances, insultes, éloges, accusations, critiques, polémiques, louanges, ne sont que la petite monnaie quotidienne des actes solennels et collectifs de nomination, célébrations ou condamnations, qui incombent aux autorités universellement reconnues"
Pierre Bourdieu, "Langage et pouvoir symbolique" dans Ce que parler veut dire, p. 99-100.
Lorsque nous avons créé en 1998 le groupe Ci-dit (Circulation des discours), nous ignorions que plus de 150 chercheurs nous rejoindraient de par le monde grâce à notre site internet[1], montrant, par la pratique, l’actualité d’un sujet pourtant fortement balisé, théorisé, fouillé, voire rabâché.
Des jalons théoriques forts ont été posés depuis l’accès aux écrits de Bakhtine et depuis les discussions du début du siècle entre Charles Bally et les philosophes allemands; Authier, Banfield sont de toutes les bibliographies, tout comme plus récemment, en raison de l’intérêt porté à l’oral, Diane Vincent. L’idée d’un continuum entre les formes du discours rapporté semble maintenant acquise, que l’on se réclame de l’analyse du discours à la française, des modèles pragmatiques ou d’une sensibilité énonciative qui trouve là, après l’explosion des années 80, une vitesse de croisière et une possibilité de renouvellement.
Justement, le présent ouvrage se veut le reflet ou plutôt le témoin de ce renouvellement théorique, qu'il s'agisse d'un élargissement aux champs disciplinaires voisins de la linguistique (sociologie, philosophie, histoire), de l'affinement des modèles théoriques par le développement et l'interaction des analyses phonétique, syntaxique et sémantico-pragmatique ou encore de la diversification des corpus (conversation orale, courrier électronique, presse écrite, discours écrit littéraire, scientifique, historique et politique). La multiplicité des langues envisagées, du bantou à l'ancien égyptien, en passant par le kurde et le français médiéval, n'est pas ici le reflet d'un exotisme de bon aloi mais résulte toujours de la volonté de franchir autant de frontières que possible, en transposant la notion de continuum du discours rapporté sur les axes du temps (diachronie) et de l’espace géographique. C’est donc bien la présentation des paroles et des pensées en contexte, leur circulation ("premier maillon des chaînes de transformation du message, le point zéro du train d’ondes", R. Debray, 1991, p. 52) et ses répercussions sur les modèles théoriques utilisés qui est le thème fédérateur de ce numéro. Mais quel est l’intérêt théorique à poser la question des frontières ?
1. Les choix terminologiques
L’opposition entre "rapporter", "transmettre" et "citer" est-elle pertinente ? Quel est l’emploi majoritaire, s’il y en a un, dans les contributions de ce numéro ? Les innovations terminologiques, si elles existent, ne détrônent pas, pour le moment, l’expression devenue courante de discours rapporté. En ce qui concerne les dénominations décrivant l’acte de rapporter un discours, la plupart des contributions s’alignent sur les acceptions théoriques héritées de Ducrot. Cependant, il nous a semblé intéressant de joindre au présent recueil un résumé des positions de chacun sur les questions de terminologie afin d’éclairer ce que signifient précisément les termes et expressions récurrentes dans le domaine d’étude du discours rapporté : énonciateur, locuteur, source, garant, responsabilité, prise en charge, distanciation, brouillage, … (C. Chauvin : synthèse des réponses au questionnaire). On ne s’étonnera pas non plus de voir le terme "citation" utilisé par ceux qui travaillent sur des discours effectivement reproduits (G. Mourad & J.-P. Desclées, F. Grossmann, J.-Ph. Schreiber).
2. Les choix théoriques
2.1. Les théories de l’énonciation et le discours rapporté : représentation, forme et marqueurs
Le discours rapporté s’inscrit, depuis les réflexions de Bally et de Bakhtine, puis de Authier, Ducrot, Maingueneau, dans le cadre d’une linguistique de l’énonciation. Pas de frontière mais une appartenance naturelle de ce domaine de préoccupation à une linguistique centrée sur l’activité du sujet parlant. Cependant la volonté apparaît d’intégrer celui qui fait face au sujet parlant et qui est tantôt appelé interlocuteur, tantôt coénonciateur ou colocuteur, tantôt encore écouteur etc., afin que la réception des formes du discours rapporté et les modalités de sa négociation soient mises au premier plan. Il semble en effet que cette dimension interactionnelle n’ait pas été privilégiée dans les approches antérieures du discours rapporté, le plus souvent essentiellement centrées sur l’activité rapportante du locuteur/énonciateur.
L’inscription dans le champ d’une linguistique énonciative focalise les problèmes sur la question fondamentale de l’enchevêtrement des voix. Qui parle ? A qui parle-t-on ? Ces voix sont-elles toujours repérables grâce à des marqueurs formels agissant comme des "démarcateurs" ? Peut-on imaginer répertorier les frontières marquées entre "son" discours et le discours de l’autre ? Les études de ce numéro montrent parfois l’indécidabilité de la responsabilité énonciative tout en mettant en avant la nécessité de lister marqueurs et indices, les plus ténus soient-ils.
De fait, les modalités occupent le devant de la scène dans les préoccupations des chercheurs, car on ne peut penser le DR sans envisager les modalisations et les évaluations qui portent aussi bien sur le dit que sur le dire (L. Perrin). La question des pensées et des attitudes rapportées (S. Marnette) ouvrent le cadre du DR, trop centré sur le discours en tant que synonyme exclusif de parole.
Pour suivre, la question théorique des frontières trouve un exemple de résolution dans les propositions de traitement des formes du DR en continuum, souhait maintes fois exprimé par les chercheurs de l’énonciation (C. Kerbrat-Orecchioni et D. Maingueneau par exemple). Entendons-nous : un continuum n’est pas une dilution des frontières au profit d’un flou descriptif mais au contraire une orientation théorique permettant de poser des jalons formels significatifs dans le passage d’une forme à l’autre. Comment, dans ce cadre, est traitée l’opposition discours direct et discours indirect ? Que fait-on des formes du discours indirect libre (formes de l’hétérogénéité montrée non marquée selon J. Authier-Revuz) et du discours direct libre que certains répugnent à aligner sur la forme précédente ? Les formes mixtes (à la dénomination explicite : discours direct avec que, discours indirect sans que, etc.) ont-elles une pertinence théorique ?
2.2. Les frontières syntaxiques
Peut-on alors établir un spectre morphosyntaxique, selon une échelle de degrés, de toutes les nuances de l’hétérogénéité : connotation, médiatif, modalisation, grammaticalisation… ? Pour cela nous avons convoqué diverses problématiques jouant un rôle dans la définition de ce spectre. D’abord les frontières syntaxiques continuent d’être explorées et de révéler de nouveaux signaux linguistiques ou de nouveaux terrains, comme les formes de la diathèse par exemple, susceptibles d'intervenir dans le marquage de l’intégration du discours d’autrui (I. Evrard). Le marqueur fondamental du discours rapporté semble bien être le verbe, pivot entre le discours d’accueil et le discours rapporté, apte à superposer emploi d’attribution du dire, mais aussi usages métalinguistiques et performatifs. Mais les listages de ces verbes introducteurs, réalisés notamment dans les études abordant la question du DR sous l’angle du repérage informatique, fournissent des listes-fleuve entre l’usage saturé du verbe dire et l’extension à l’ensemble des verbes d’attitudes propositionnelles, de sentiment, de mouvement, etc. (G. Mourad & J.-P. Desclés). A vrai dire c’est précisément ce rapport qui est remis en question par certaines contributions, et plus généralement le statut de la subordination, le rapport avec la parataxe, l’autonomie relative des segments rapportés, la rigidité des positions et des relations, le rôle du démarcatif polyvalent que (J. M. Lopez Munoz, D. Van Raemdonck). On peut résolument parler de marqueurs de transition (marqueurs lexicaux, marqueurs grammaticaux dont les affixes verbaux, marqueurs graphiques, marqueurs intonatifs) dans le cadre d’une approche en continuum. Concernant les seuils de démarcation et les marqueurs de cohérence interne du DR, les appréciatifs (interjections, ligateurs, connecteurs), les déïctiques (pronoms, marqueurs spatio-temporels, temps des verbes …) et les marqueurs de construction référentielle sont essentiels dans le tracé de la frontière entre direct et indirect. Ajoutons aussi le que — ou ses équivalents dans d'autres langues (S. Akin, F. Brandsma, Cl. Grégoire) — qui n'est pas nécessairement marqueur du seul discours indirect, mais peut-être tout simplement du DR en général, et qui joue un rôle sensiblement différent au gré des déictiques qui l'accompagnent.
Il faut aussi ajouter que le discours rapporté, même le plus explicite (formes "pures" du DD et du DI), déclenche toujours, en discours, un réseau de significations implicites à partir des marqueurs qui le délimitent, mais aussi, surtout, du contexte où il apparaît: les genres et les modes de discours, les univers de croyances partagés entre locuteur et interlocuteur, tout comme les stratégies de constructions identitaires ou d'authentification du dire. Cet implicite, auquel font allusion nombre de nos contributions, peut entraîner jusqu'à une complète réinterprétation du contenu propositionnel cité, comme c'est le cas dans le discours confidentiel de l'extrême droite (J.-H. Thaumoux), mais il peut aussi participer tout simplement du dialogisme inhérent de tout discours rapporté (J. Brès & B. Vérine). Dans ce sens, le discours rapporté est bien à comprendre comme une "mise en rapport de deux énoncés" (J. Brès & B. Vérine, citant L. Rosier), c'est-à-dire comme deux discours se construisant l'un l'autre, en interdépendance.
Enfin, selon la perspective adoptée, la question de l’hétérogénéité conduit à plusieurs positions théoriques possibles. En effet, la frontière entre hétérogénéité constitutive et hétérogénéité montrée n'est pas aussi étanche que le suggère une certaine tradition théorique. Outre le dialogisme (J. Brès & B. Vérine) qui englobe les formes de discours rapporté et qui suggère la présence de l’autre grâce à certains marqueurs, on peut avancer qu’il y a
— une hétérogénéité constitutive
— une subjectivité constitutive
— une subjectivité construite
— une hétérogénéité construite.
Dans l’hétérogénéité construite, l’énonciateur est donné comme responsable de tout, mais, au fil de l’énonciation, il se désengage, et l’énoncé se complexifie jusqu’à atteindre une hétérogénéité qu’on ne peut plus désintriquer. Peut-on alors aller jusqu’à la remise en cause d’une hétérogénéité purement constitutive opposée de façon radicale à l’hétérogénéité montrée ?
2.3. Les frontières historiques et géographiques
Les travaux des médiévistes constituent une pierre d’angle des approches sur le discours rapporté. Déjà G. Moignet (1976) stigmatisait cette "exigence logique des modernes" qui voulaient à tout prix tracer des frontières infranchissables entre les deux principaux modes de discours rapportés (DD et DI). Les formes et les stratégies du DR examinées à travers le temps et l'espace permettent à la fois une connaissance plus profonde de la diversité des mécanismes sous-tendant la présentation des paroles et des pensées, mais aussi une réflexion sur notre approche synchronique en continuum. Face à cet apport à la fois théorique et pratique, nous avons voulu interroger les modes et formes du dire d’autrui dans un axe diachronique et comparatiste élargi : en effet l’articulation énonciative est différente selon les langues et les époques. Privilégie-t-on certaines formes dans certaines langues telles que le kurde (S. Akin), fussent-elles idéogrammatiques en partie comme l’égyptien ancien (M. Broze) ? Qui plus est, la problématique de la traduction éclaire, sous un jour inédit, la question de la responsabilité énonciative. Qu’est-ce qui est lié à l’énonciateur ? A la langue de départ ? A la langue d’accueil ? Au passage d’une langue à l’autre et à la dissymétrie des équivalents formels (A. Dukta) ?
On trouve des parallèles avec les formes mixtes comme celles du DD avec que (F. Brandsma) ou du DI sans que (S. Akin), on s'interroge sur la présence du DR en subordonnée relative (J. M. Lopez Munoz) et on découvre que certains marqueurs énonciatifs prennent leur origine au sein du DR proprement dit: un verbum dicendi seul pouvant ainsi devenir un marqueur unique du DR en bantou (Cl. Grégoire). Là encore surgit l'importance du contexte (genre et type de discours) où apparaît le DR: les récits légendaires en égyptien ancien (M. Broze), la langue littéraire médiévale (J. M. Lopez Munoz, F. Brandsma), les récits oraux en langue bantoue (Cl. Grégoire), les romans anglais et leur traduction en français du 18e s. (K. Taivalkovski), la presse polonaise (AK. Dutka), le discours écrit kurde (S. Akin), les échanges oraux spontanés en français (D. Delomier & M.-A. Morel, D. Vincent). Tous ces exemples montrent une articulation différente des instances énonciatives selon les langues, les contextes, les époques et les supports. Ces contrastes transparaissent d'autant plus lorsque des traductions sont en jeu et que les DR d'une langue sont interprétés et reproduits dans une autre langue (K. Tavailokovski, A. Dutka, F. Brandsma). Enfin, l'étude de langues diverses et de leur traduction souligne également le lien privilégié existant entre le DR et les modalisations du discours (distanciation ou engagement du locuteur, évaluation des sources, etc.). L’implication théorique d’une traduction conçue elle-même comme discours rapporté ouvre des perspectives séduisantes même si elle met à nouveau en question (en cause) les frontières du discours rapporté (K. Taivalkovski).
2.4. Les frontières oral/écrit
L’incidence du support (oral / écrit, nouvelles formes de communication par l’internet et le courrier électronique) est primordiale, même si les positions ne sont pas tranchées. Ainsi on peut se demander quelle forme de DR est la plus fréquente à l'oral (DD ou DI), mais d'autres critères doivent sans doute être pris en considération comme les genres de discours envisagés, par exemple le narratif face à l'argumentatif (D. Vincent, D. Delomier & M.-A. Morel), de même que la structure syntaxique (cas de double enchâssement : H.-L. Andersen). Les spécificités des genres de discours, comme par exemple le discours scientifique, journalistique ou historique, influent bien entendu sur les façons de rapporter le dit d’autrui, ainsi que sur la nécessité de composer avec un dit antérieur (F. Grossman, J.-H. Thaumoux, J.-Ph. Schreiber, E. Meteva). La nature du support — oral / écrit — a-t-elle aussi une incidence sur les façons de rapporter ou de citer le discours d’autrui ? L’écrit est-il plus uniformisateur ? Quelle place accorder à l’intonation à l’oral, dans la reprise des mots de l’interlocuteur (D. Delomier & M.-A. Morel) ? A la ponctuation à l’écrit (G. Mourad & J.-P. Desclés) ? Est-il nécessaire de chercher à établir une correspondance entre les deux supports ? Comment intégrer la réflexion sur les faits rencontrés dans les nouveaux supports de type internet : un type d’"oralécrit" (A. Garcea & C. Bazzanella) ?
3. Les fonctions, usages et effets du discours rapporté
Comme on l'a déjà noté, les fonctions du DR sont d'autant plus diverses qu'elles sont liées à des situations, des supports et des genres différents. Elles mettent toujours en jeu les notions d'identité du locuteur (qui se dévoile ou se dissimule par le biais du DR) et donc de ses rapports aux autres et à soi-même, ainsi que les notions de vérité et d'authenticité (qui sont validées ou remises en question par le DR). Ces fonctions apparaissent au sein de stratégies précises.
Ainsi la citation de paroles dans le récit en situation naturelle permet à la fois de créer le récit, en introduisant un repère décalé par rapport au moment de l’énonciation, et de faire avancer le récit tout en constituant parfois une glose, un commentaire de l’énonciateur sur les événements mis en scène (D. Vincent). En situation d'argumentation et d'explication (discours scientifique, historique, militant, journalistique), le DR fonctionne indéniablement autour de la construction d'une ou de plusieurs autorités : celle du locuteur qui cite et celle de l'énonciateur qui est cité, face à l'interprétation, autorisée ou non, de l'interlocuteur (J.-H. Thaumoux, J.-Ph. Shreiber, F. Grossman, etc.). Ces autorités se complètent ou s'affrontent, elles sont précises (construction identitaire du je ou bien citation d'une source authentifiée) ou vagues (potins etc. : C. Mailleux & L. Rosier). Si bien que le DR semble être donné comme l’objet d'une constante négociation entre discours cité et discours citant d'une part, et entre locuteur et allocutaire d'autre part. Enfin, dans le discours littéraire, le DR est l'un des instruments les plus riches de création des points de vue, puisqu'il peut aussi bien être un facteur de cohérence (H. Nølke & M. Olsen) qu'avoir une fonction cryptique (ironie, etc.).
4. Les frontières des disciplines
L’appropriation par la linguistique d’un objet ne relevant pas à proprement parler de son champ, ou la mise en commun d’objets ou de pratiques appartenant à divers champs disciplinaires (notamment par la traductologie déjà citée), est la voie ouverte par le numéro, voie qui demanderait à être encore poursuivie. Alors que sévit la citation analysis et la soumission aux lois du marché de la pratique citationnelle, il semble primordial de réfléchir à sa propre expérience de chercheur et à l’écriture académique et scientifique. De la citation coopérative à la citation conflictuelle (U. Tuomarla 2000), l’analyse réflexive de nos habitudes scripturales permet d’appréhender certains mécanismes de circulation (et de non-circulation) des discours, et donc d’interroger la manière dont se constitue leur légitimité.
L’appropriation d’un objet difficilement cernable comme le potin (C. Mailleux & L. Rosier), étudié davantage par la sociologie ou l’ethnologie que par la linguistique, nécessite également une ouverture théorique, notamment à la médiologie de R. Debray. Ce sont là encore les itinéraires des représentations des discours et leur nécessaire re-production, au-delà des frontières, qui retiennent l’analyste du discours. On rejoint somme toute l’une des dimensions sociolinguistiques essentielles déjà présentes chez le fondateur de la linguistique moderne, Ferdinand de Saussure, mais longtemps inexploitée : l’intérêt pour la propagation des ondes linguistiques, notamment la force d’intercourse (CLG, ive partie, chap. iv).
Enfin, le domaine de l’écriture de l’histoire abordé par la dernière contribution (J.-Ph. Schreiber) et la question de la légitimité de la source (qu’on trouvait déjà chez Michelet et plus récemment chez J. Rancière 1992), interroge successivement le rapport au réel (en l’occurrence le passé), la visée argumentative et la mise en scène des discours, la légitimité des citations comme gage de scientificité tandis que la frontière parfois floue avec l’imaginaire et la fiction condense, en les déplaçant, les questionnements et les tentatives de réponse du présent numéro.
* Université libre de Bruxelles, Belgique, courriel : lrosier@ulb.ac.be
** Université d’Oxford, Royaume-Uni, courriel : sophie.marnette@modern-languages.oxford.ac.uk
*** Université de Cadix, Espagne, courriel : jmanuel.lopez@uca.es
[1] www.ci-dit.org