Résumés / Abstracts
Nelly Andrieux-Reix et Christian Puech : Avant-propos : historique du projet (p. 5)
Christian Puech : Introduction : "Pour faire court..." (p. 7)
Resume : Les procédés abréviatifs sont vraisemblablement présents dans toutes les cultures graphiques et accompagnent tous les systèmes d'écriture. On voit l'intérêt de leur étude dans le fait qu'ils relèvent de procédures empiriques fondées sur la semi-conscience épilinguistique des locuteurs/ scripteurs. Leur caractère "bricolé" fait sans doute obstacle à une typologie complète, mais fait aussi leur "créativité". Entre régularité et invention, ils présentent des affinités avec des procédés linguistiques comme l'ellipse et suscitent comme elles toute sorte de résistance à l'analyse linguistique. Les abréviations graphiques présentent pourtant aussi des particularités qu'il s'agit de préciser.
Abstract : Abbreviative processes are most likely present in any graphic culture and stand by any writing system. Interest in their study lies in this that they issue from empiric processes leaning on epilinguistic halfconsciousness of the talker/writer. Their "tinkered" feature certainly explains why we stumble when trying to get a full typology but it testifies to their creativeness. Amid steadiness and inventiveness they may be brought together with linguistic prrocesses like ellipse and, in the same way as this last one, they appear unyelding to a linguistic analysis. Anyhow abbreviative processes involve certain peculiarities and we intend to specify them.
1. Réflexions théoriques
Jean-Pierre Jaffré : Ecritures et abréviations. Quelques réflexions théoriques (p. 19)
Resume : Cet article propose un panorama succinct de l'abréviation des signes graphiques dans une écriture alphabétique telle que celle du français. Après un rappel typologique — des sigles aux abréviations proprement dites, en passant par les acronymes — et quelques réflexions sur le statut sémiographique des formes abrégées, il s'agit pour l'essentiel de décrire des processus abréviatifs externes et internes, selon qu'ils portent sur les conditions qui rendent l'abrègement possible (fréquence, contexte, etc.) ou sur les modalités de sélection des éléments graphiques, via la notion d'hypersigne.
Abstract : This paper gives a short panorama of the abbreviation of graphical signs in an alphabetic script such as the French one. After a typological reminder — from acronyms to true abbreviations — and a few thoughts about the semiography of abbreviated forms, we try essentially to describe what we call external and internal processes, depending on the conditions that make the abbreviation possible (frequency, context, etc.) or on the selection of graphical elements, through the notion of hypersign.
Julie Lefebvre : La mise en scène du couple abréviatif: esquisse d'une typologie (p. 33)
Resume : On donne à la notion de "couple abréviatif" la définition suivante : forme graphique (Xab) unie par une relation d'équivalence à une forme plus longue (X) obéissant à la norme graphique, X étant rémanente en Xab. Posant le couple abréviatif comme invariant de l'abréviation, on propose d'en examiner certaines réalisations en discours. Il s'agit des formes dans lesquelles sont matérialisés non seulement X et Xab, mais aussi leur mise en relation. L'attention à la matérialité linguistique (syntaxique et énonciative) et graphique de ces formes permet d'en mettre en évidence divers types. Cette typologie constitue une base à partir de laquelle on peut s'interroger sur les différentes mises en scène de ce qui apparaît comme "l'institution de l'abréviation".
Abstract : The "abbreviative pair" is defined here as a graphic form (Xab) linked through an equivalence relation to a longer one (X) following the graphic rules, X being always present in Xab by reminiscence. Considering the abbreviative pair as an invariant characteristic of the abbreviation we propose to study some of its actualizations in speech. Thus, our work focuses on forms which materialize the three constitutive elements of the abbreviative pair : X, Xab and their being put in relation. In attention to the linguistic (syntactical and enunciative) and graphic materiality of these forms, we make a distinction between several types. This typology becomes a base for an interrogation about different "stagings" of the "institution of abbreviation".
2. Abréviations et types d'écritures
Joseph Dichy : Les abréviations de l'arabe comparées à celles du français, contribution à une typologie générale (p. 45)
Resume : Les pratiques de l'abréviation en arabe sont envisagées ici dans le cadre d'une contribution à une typologie générale de ce phénomène dans les écritures alphabétiques. L'influence du système d'écriture de l'arabe sur l'abréviation se manifeste par des contraintes liées, d'une part, à la structure du mot graphique (en particulier, l'absence d'abréviation non conventionnelle opérant par troncation relativement libre) et de l'autre, à l'opposition graphique entre forme finale vs non finale des lettres (ce qui suppose au moins deux réalisations possibles des abréviations, différentes de celles que permet en français ou en anglais l'opposition majuscules/minuscules). Des pratiques médiévales, liées à l'écriture manuscrite font par ailleurs apparaître ce que l'on peut appeler des "diacritiques abréviatifs".
Le travail présente une typologie de l'abréviation en français, ce qui permet de jeter sur les analyses propres à l'arabe un regard inscrit dans une perspective comparative. Deux systèmes d'écriture alphabétique différents se trouvent ainsi comparés, dans une démarche qui ouvre la voie à une typologie plus générale du phénomène d'abréviation dans les écritures alphabétiques.
Abstract : In this paper, usage related to abbreviation in Arabic is considered within the frame of the author's contribution to an overall typology of the phenomenon in alphabetic writings. The writing system of Arabic generates specific constraints, which are related (a) to the structure of written word-forms (mainly, the absence of non-conventional abbreviation based on relatively free truncation), and (b) to the graphic opposition between final vs. non-final shape of letters (entailing at least two possibilities in the use of abbreviation, which differ from usages resulting from the capital vs. small letter opposition found in French or English). In addition, medieval Arabic usage, connected with hand-written script, includes what can be called "abbreviative diacritics".
The paper introduces a typology of abbreviation in French, on the basis of which analyses specific to Arabic can also be considered in a comparative prospect. Two different writing systems are compared, and the approach opens the way to a wider typology of abbreviation in alphabetic writings.
Isabelle Klock-Fontanille : Abréviation et histoire des signes graphiques : de l'iconique au sémiotique (p. 61)
Résume : L'abréviation graphique est une des procédures de manipulation et d'exploitation des signes et elle peut prendre différentes formes : schématisation, suppression, troncation… C'est d'ailleurs le principe essentiel d'évolution de l'écriture selon les historiens traditionnels de l'écriture. Cette étude montre que ces procédures de manipulation sur le Sa relèvent de principes différents selon les valeurs dont l'écriture est investie (valeurs pratiques, techniques, symboliques). Par ailleurs, il ne s'agit pas de simples manipulations sur le Sa, derrière, il y a le problème de la valorisation des signes, il y a l'instauration d'un système axiologique.
Abstract : Written abbreviation is one way of handling and using signs. It may take different forms such as simplification, deletion or shortening for example. According to conventional specialists, it is indeed the key principle for writing to be developed on. But this study clearly shows that these ways of handling the "Sa" are grounded on different principles depending on the values put in writing (practical, technical or symbolic values). Moreover, the question is not only about handling the "Sa". Behind that problem lies the purpose of giving signs more values, that is of establishing an axiological system.
Irène Tamba : Système d'écriture et abréviations en japonais (p. 73)
Resume : L'objectif de l'article est de monter que la question des abréviations se pose différemment pour les langues à écriture alphabétique ou syllabique et pour celles à écriture idéographique.
Après un rapide panorama des abréviations en japonais, l'article aborde trois questions cruciales :
— la coexistence de plusieurs systèmes de transcription plus ou moins rapides
— la simplification des tracés graphiques
— les modes d'abréviation des unités lexicales complexes.
Abstract : This study intends to point out how far different stands the problem of abbreviations according to the writing system : alphabetic or syllabic on one side and ideographic on the other side.
After a short look over the abbreviations in Japanese, this study focuses on three crucial points :
— coexistence of several transcription systems, each with its own speed
— shortening of the graphic outlines
— ways used for abbreviating the complex lexical units.
Yishaï Neuman : De l'écrit à l'oral : la lexicalisation des abréviations de l'écrit en hébreu moderne (p. 81)
Resume : Les abréviations en tant que phénomène de communication se répartissent en abréviations de l'oral et abréviation de l'écrit. La manière dont ces dernières s'intègrent dans l'oral, autrement dit se lexicalisent, ne peut être décrite et analysée en se basant seulement sur les éléments et les caractéristiques propres au code oral lui-même, car ces abréviations naissent dans le code écrit. Leur lexicalisation doit donc être examinée à travers le rapport entre la langue et son écriture. L'étude des abréviations de l'écrit en hébreu moderne montre que le choix entre oralisation et épellation comme procédés de lexicalisation relève moins de données purement phonétiques ou morphologiques et davantage de considérations phonographémiques, graphophonémiques et rarement sémantiques. L'analyse met en évidence le rôle que joue l'écriture dans la néologie linguistique et affirme un des aspects d'une théorie linguistique plus générale que l'auteur défend : l'influence de l'écriture sur la langue.
Abstract : Abbreviations as a communication phenomenon may be subcategorised into oral-born and written-born. The way in which the latter are integrated into the oral code, i.e. lexicalised, cannot be described and analysed only on the basis of elements and characteristics pertaining to the oral code, since they first appear in the written code. It is submitted that the lexicalisation of written-born abbreviations should be examined through the relationship of language and its writing system. The study of written-born abbreviations in Modern Hebrew shows that the choice between oralisation and letter-naming as possible lexicalisation procedures depends less on purely phonetic or phonologic data and more on phonographemic, graphophonemic and rarely semantic considerations. This analysis emphasises the role that writing plays in word formation and affirms one of the aspects of a more general linguistic theory the author defends: the influence of writing on language.
3. Pratiques abréviatives "spontanées"
Jacques Anis : Les abréviations dans la communication électronique (en français et en anglais) (p. 97)
Resume : L'article est consacré à l'inventaire systématique des abréviations en usage dans le champ de la communication électronique. Il s'appuie principalement sur des corpus français et anglais de sessions de chat, ainsi que de dialogues et de profils de messagerie instantanée; nous utilisons également un corpus de SMS en français et marginalement des recueils d'abréviations publiés dans des livres et sur le Web. Nous présentons une typologie des abréviations françaises et anglaises fondée sur des critères linguistiques. L'hypothèse d'un parallélisme des mécanismes abréviatifs dans deux langues écrites génétiquement et typologiquement liées est confirmée. En conclusion l'article remet en question pour ce domaine spécifique le modèle traditionnel de l'abréviation comme simple substitut de l'orthographe standard d'unités linguistiques.
Abstract : The paper is dedicated to a systematic inventory of abbreviations in use in the field of electronic communication. It is mainly based on French and English corpora of chat sessions and instant messaging dialogs and profiles; a French SMS corpus is also used, and marginally compilations of abbreviations, published in books or on the Web. It presents a typology of French and English data based on linguistic criteria. The hypothesis of a parallelism of abbreviating devices in two written languages genetically and typologically related proves to be valid. In conclusion the paper questions the traditional model of abbreviation as a mere substitute of standard spelling of linguistic units.
Nelly Andrieux-Reix et Bernard Bosredon : Abréger au quotidien (p. 113)
Resume : L'étude représente une première approche des abréviations spontanées communément pratiquées dans les activités les plus banales du quotidien et surtout de celles qui se trouvent organisées en listes (de courses, de tâches, de rendez-vous…). L'inventaire qui en a été dressé, classé par modes et types d'abrègement, a mis au jour, entre des usagers d'âges et de formations très variables, une communauté de pratiques où se révèlent à la fois une analyse morphologique sous-jacente et une importance accordée à l'image du "mot" dans l'aspect le plus matériel de son graphisme et des traits saillants de celui-ci.
Abstract : This essay tries to make an advance about spontaneous abbreviations we usually practise along the trivial round, chiefly the ones we make up as lists (for going errands, tasks, appointments…). Stock taken, sorted per modes and types of abbreviations, has brought to light, in spite of a great variety of patterns of age or education of people studied, a unity of practices, disclosing a true morphological analysis underneath and how "picture of the word" matters a good deal, through the most material and striking features of its graphism.
Sonia Branca-Rosoff : Les étudiants de langue française et l'abréviation : savoirs déclaratifs et comportement en situation d'écriture (p. 125)
Resume : L'étude porte sur les abréviations que des étudiants de langue française, lorsqu'on les interroge, disent pratiquer dans des textes destinés à leurs enseignants, ainsi que dans leurs prises de notes; dans les premiers, les abréviations puisent à un stock conventionnel où domine la contraction de mots grammaticaux; les deuxièmes manifestent une grande capacité à élaborer des signes nouveaux où prédomine l'apocope.
Abstract : This essay considers abbreviations native French students admit practicing when they write to their teaching masters or when they take down their own notes. For the first writings, abbreviations come from a conventional stock, where grammatical words shortening is a leading system; for the second ones, a wide ability to elaborate really new signs is clear and apocope preveals.
Marie-Laure Barbier, Martine Faraco, Annie Piolat et Sonia Branca : Prise de notes et procédés de condensation en français L2 par des étudiants anglais, espagnols et japonais (p. 143)
Resume : Le corpus, constitué par des prises de notes d'étudiants étrangers, a été exploité en fonction des caractéristiques de la langue maternelle de ceux-ci (anglais, espagnol, japonais); deux groupes de variables ont été utilisées :
— les procédés de condensation au niveau lexical
— les opérations de condensation au niveau discursif.
Les différences observées opposent Anglais et Espagnols aux Japonais, sans doute liées à leurs langues respectives d'origine.
Abstract : A main corpus, established from French notes making among foreign students, was utilized beside the typical features of their mother tongue (English, Spanish, Japanese); two kinds of variables were used :
— the condensing processes at the lexical level
— the same operating processes at the speech level.
The observed disparities part English and Spanish people on one side and Japanese on the other side and seem to be bound to their underlying native languages.
Sabine Pétillon : Genèse du texte parlementaire. Abréviations et mémoire : l'écriture en urgence des secrétaires analytiques (p. 163)
Resume : Nous proposons ici d'étudier les procédés abréviatifs d'un secrétaire analytique au cours d'un débat qui a eu lieu au Sénat lors de la séance du 22 mai 2002, traitant du manque de sécurité dans les transports en commun et des mesures urgentes à prendre pour y remédier. Lors de cette séance, les sénateurs Roger Karoutchi (sénateur UMP des Hauts-de-Seine) et Jean-Jacques Hyest (sénateur UMP de la Seine-et-Marne) ont pris la parole. C'est donc sur l'abréviation de leur discours que nous proposons de nous arrêter. Notre objectif est double. Étudier tout d'abord les mécanismes abréviatifs lorsqu'ils ont lieu sous la forme d'une écriture en urgence : en effet, le secrétaire analytique prend des notes "à la volée", durant seulement un quart d'heure. Au terme de ces quinze minutes, il se retire de l'hémicycle pour reproduire, à partir de ses notes et de ce qu'il a mémorisé, un texte cohérent, qui est pris en charge par le service du compte-rendu intégral. Dans ce cadre d'urgence et d'hyper abrègement du texte oral, nous tenterons de voir si l'on peut observer — malgré (ou grâce à) cette tachygraphie — l'émergence d'un stock d'abréviations homogènes. Notre second objectif, traité de façon plus brève car un peu en marge de notre problématique générale (une esquisse plutôt) est plus large : il s'agira d'observer les différents états du texte pour y croiser tout à la fois le travail de mémorisation et de réécriture du texte original. Dans la mesure où notre corpus le permet, nous proposons ici d'analyser dans le détail les mécanismes abréviatifs au niveau de l'unité lexicale mais aussi au niveau textuel et d'observer ainsi comment un texte oralisé et abrégé peut reprendre une forme développée et cohérente en fonction d'un impératif discursif : celui de produire un texte écrit officiel.
Abstract : This study examines the abbreviation techniques of an analytical secretary in the course of a debate that took place in the French Senate during the May 22, 2002 session, dealing with the lack of security in public transportation requiring immediate measures. During this session, senators Roger Karoutchi (UMP senator of the Hauts-de-Seine) and Jean-Jacques Hyest (UMP senator of the Seine-et-Marne) took the floor. The abbreviation of their speeches is the object of our study. Our aim is two-fold. We shall first examine the abbreviation mechanisms when they represent a form of writing in conditions of urgency : indeed, the analytical secretary has only fifteen minutes to quickly take notes, then withdraws from the hemicycle to reproduce a coherent text, from his/her notes and what he/she has committed to memory. This is passed on to the unit in charge of the account in full. In this context of urgency and hyper-abridgement of the oral text, we shall endeavour to see if we can observe — in spite of (or thanks to) — this tachygraphy the creation of a stock of homogeneous abbreviations. Our second aim, dealt with more briefly since it is marginal to our overall topic (more like an outline), has a wider scope: observing the various states of the text to discern both the memorisation and the rewriting of the original text. Insofar as our object of study allows, we intend to analyse in detail the abbreviation processes from the point of view of lexical unity, so as to see how an oralised, abridged text can reassume a developed and coherent form commensurate with a discursive requirement : that of producing an official written text.
4. Institution de codes abréviatifs spéciaux
Dominique Delomier et Mary-Annick Morel : Problèmes posés par l'élaboration d'un système d'abréviation pour l'aide à la communication d'élèves handicapés moteurs cérébraux (p. 175)
Resume : Le système d'abréviation informatisé (sysabv), conçu comme un outil d'aide à la communication d'enfants handicapés moteurs cérébraux, repose sur des principes linguistiques simples (la première lettre de chaque syllabe orale du mot, le système restituant la forme entière). Il offrait aux élèves handicapés une aide efficace à la communication. Un rappel des procédures d'abréviation impliquées dans ce système permet de présenter les problèmes auxquels il s'est heurté et les solutions envisagées. Fondé sur la décomposition syllabique du mot (procédure par assemblage), et proche en cela de certaines abréviations spontanées, il s'en distingue pourtant radicalement en ce sens qu'il aboutit à la disparition totale des formes abrégées.
Abstract : sysabv is a computerized abbreviation system, based on simple linguistic rules. From an abbreviation built on the first letter of each oral word syllable, the system restores corresponding full words. It was conceived to help physically handicapped children in their communication tasks.
This contribution recalls the abbreviation processes involved, the problems it met and considered solutions. Founded on syllabic analysis, sysabv is close to certain spontaneous abbreviations but it radically differs in that the abbreviated forms completely disappear from final texts.
Jean-Charles Le Masson : La sténotypie Grandjean (p. 181)
Resume : Après avoir rappelé rapidement l'histoire des tentatives de mise au point de procédés sténographiques efficaces, l'article expose les principes de la sténographie Grandjean : clavier, alphabet spécial, procédures de frappe, problèmes rémanents (hétérographie des homophones, confusions, ambiguïtés liées aux contractions).
Abstract : After a short history of the attemps to settle efficient shorthand writing processes, this study sets forth Grandjean's shorthand principles : keyboard, special alphabet, stamp proceeding and unresolved problems too (heterography of homophonic words, confusions or ambiguities related to shortenings).
Françoise Madray-Lesigne : L'écriture abrégée du Braille en français (p. 187)
Resume : Après un bref rappel de l'histoire concernant l'invention, au début du XIXème siècle par L. Braille, d'un alphabet en "points saillants" destinés aux aveugles et mal-voyants, l'étude se propose de commencer par présenter la structure sur laquelle repose l'alphabet Braille dans sa forme "intégrale" et les inconvénients qui, dans la pratique, se sont révélés attachés à ce mode de transcription, qui ont conduit à l'élaboration d'un système abrégé. L'essentiel de l'article sera consacré à l'étude de ce qui représente désormais un nouveau code "Braille" abréviatif, enseigné et communément pratiqué.
Abstract : After a short reminder of the history of the famous invention of L. Braille at the beginning of the XIXth century, of an alphabet with "projecting stiches", set up for blind and partially sighted people, this essay intends to present first the structure the Braille alphabet stands from in its "whole" form and the drawbacks bound to this pattern of transcription in the daily practice, which led to work out an abbreviative system. The greater part of this essay will be devoted to describe this now widely taught and in common use new "shorthand" Braille code.
5. Polyfonctionnalité de l'abréviation / perspective historique
Denis Muzerelle : Aperçu sommaire (et perspectives nouvelles) sur les notes tironiennes (p. 191)
Resume : Après une indispensable mise au point historique qui revient sur des idées reçues en discordance d'avec la réalité documentaire, l'article met en évidence les principes sur lesquels repose le système des notes tironiennes; celui-ci exploite conjointement trois types de procédés (tachygraphiques, brachygraphiques, sténographiques) et partage les signes entre ceux (d'origine alphabétique) qui sont utilisés pour les bases lexicales et ceux (symboliques) qui le sont pour les désinences. Le système se révèle imprédictible et apparaît, en outre, comme le produit d'une dérive — peut-être unique dans l'histoire — d'un système alphabétique (analytique) vers un système presque logographique (synthétique).
Abstract : Pointing out first historically how we are being taught all sorts of notions jarring with the true documents, this essay brings up to light the principles the tironian notes system stands for. This system utilizes at the same time three kinds of processes (a tachygraphic, a brachygraphic and a stenographic one), and shares out the signs from those (of alphabetic origin) used for lexical basis, to those (of symbolic origin) used for ending basis. Fortelling from such a system is quite difficult and it looks like the product of a drift — which seems to be unique in history — of an alphabetic system (that is analytic) towards an almost logographic system (that is synthetic).
Nelly Andrieux-Reix : L'écriture abrégée du français médiéval : l'exemple de deux manuscrits littéraires contemporains (p. 211)
Resume : Les abréviations pratiquées au Moyen âge pour la transcription du français avaient la caractéristique d'être codées, normées, enseignées; l'approche linguistique proposée ici est majoritairement fondée sur la comparaison entre deux manuscrits du XIIIème siècle particulièrement représentatifs du français écrit au Moyen âge. L'étude s'est concentrée sur trois points, en partie associés :
— la polyvalence large de nombreux signes abréviatifs
— la réduction fréquente apportée par l'usage à cette polyvalence
— le caractère souvent peu économique de ces abréviations et l'opposition à faire entre brachygraphie et tachygraphie
Il a été mis au jour le poids accordé dans ces formes abrégées au signifiant graphique, lui-même souvent diasystémique (à valoir pour le latin comme pour le français), donc en partie autonome, tendant à ne garder de la forme entière que les traits saillants du graphisme, quelle qu'en soit la valeur graphémique.
Abstract : The abbreviations practised in the Middle Ages for transcribing French had, as a main feature, the peculiarity of being coded, standardized and even taught; the linguistic approach we propose here, grounds its belief on comparing two XIIIth century manuscripts, which peculiarly point out French as written in the Middle Ages. This essay focuses on three partly associated points :
— wide polyvalence of numerous shortening signs
— frequent reduction of this polyvalence resulting from making use of them
— lack of real thrift of these abbreviations and consciousness of an opposition to establish between brachygraphy and tachygraphy.
The place granted to the graphic significant in this abbreviated pattern has been brought to light. It was often diasystemic (in Latin as well as in French) and so partly autonomous, keeping from the whole pattern only the saillant features of the graphism, whatever the graphemic value may be.
Marie-Luce Demonet : Les "abreviatures" à la Renaissance : enjeux et usages (p. 223)
Resume : Après une réflexion critique sur les traditions éditoriales respectives des médiévistes et des seizièmistes, l'étude présente l'enjeu de la résolution des abréviations (la "désabréviation") qu'elle met en regard avec les pratiques observables dans les éditions de plusieurs textes français et latins, imprimées au XVIème siècle.
Abstract : After some reflexions deeming the editorial traditions of respectively Middle Ages and XVIth century critics, this essay introduces the stake in resolving the abbreviations ("disabbreviation") opposite to the practices we can notice in the editions of several French and Latin texts, printed in the XVIth century.
Béatrice Fraenkel : Les signatures anonymes ou l'abréviation comme dissimulation du nom (p. 233)
Resume : L'abréviation des noms fait partie des stratégies courantes utilisées pour ne pas signer. Après avoir présenté l'anonymat en tant que pratique littéraire, l'étude indique les différentes façons utilisées pour abréger un nom de personne et propose une analyse de la relation abréviative d'un point de vue pragmatique.
Abstract : Abbreviation for surnames is one of the current thrust used for avoiding signing. This essay describes anonymity as a literary practice showing the different ways used for shortening a surname and proposes an analysis of the abbreviative connexions from a pragmatic point of view.