n° 49-2 : VariaRésumés / Abstracts

 

Présentation générale par Anaïd Donabédian et Reza Mir-Samii (p. 5)

1. Dossier : Approche grammaticale et énonciative des genres de discours brefs

Irmtraud Behr & Florence Lefeuvre : Présentation du dossier (p. 9)

Christine Copy : Construction du sens dans les légendes de panneaux de signalisation routière en anglais [Traffic sign captions in a driver’s manual in English: how to construct meaning] (p. 13) 

Résumé : Cet article étudie certaines formes linguistiques caractéristiques des énoncés averbaux figurant sous les reproductions de panneaux de signalisation dans le manuel Know your traffic signs en tant qu’ils permettent de reconstruire leurs conditions de production et de diffusion et de corréler le fonctionnement des formes en langue avec le registre textuel. Sont en particulier étudiés : i) la mise en place du protocole co-énonciatif qui garantit l’adhésion des protagonistes du discours du manuel ; ii) les formes lexico-grammaticales et leurs rôles dans la mise en place d’occurrences d’événements préconstruits ; iii) la détermination de la relation prédicative posée en relation d’identification qualitative avec la situation repère. Les caractéristiques ainsi dégagées sont mises en relation avec la fonction didactique du texte.

Abstract : The purpose of this article is to study the linguistic features of the verbless utterances provided under road signs pictures in the driver’s manual Know your traffic signs. We show how they enable learners to reconstruct the conditions of their production and diffusion, and we correlate their grammatical functioning with the textual register. Three points are examined: i) the setting up of the co-enunciative protocol which guarantees that the co-speakers validate the instructions they are given; ii) the way the lexico-grammatical forms partake in the setting up of pre-constructed occurrences of events; iii) the determination of the predicative relation which is interpreted as directly identified with the situation of reference. The linguistic characteristics thus identified are related to the didactic function of these indications.

Laurence Rouanne : Le modèle linguistique des panneaux à messages variables en France et en Espagne [Linguistic Model of Variable Message Signs in France and Spain] (p. 27)

Résumé : Les PMV –panneaux à message variable– sont un lieu d’expression particulier de la langue. Soumis d’une part à une stricte réglementation et d’autre part, limités dans leur expression par un espace très réduit, les messages des PMV forment un genre de discours bref particulier, exclusif de l’écrit, qui tout en ayant recours aux composants prototypiques de la langue en fait un usage très spécifique : type de police, syntaxe, lexique, emploi des temps et des personnes, système de la détermination, phrases elliptiques, etc., lui sont propres. Une comparaison entre les PMV français et espagnol permet de mettre à jour les similitudes et les divergences de ce type de discours dans deux langues et deux pays différents. On différencie également les messages portant sur des campagnes de sécurité routière et ceux relatifs à des incidents ponctuels, tels les embouteillages, les accidents, les travaux, etc.

Abstract : Variable Message Signs are a specific form of short speech, subject to strict regulations. They are limited to a certain length, are exclusively to be found in the written form and while they use habitual language components, they also have distinctive characteristics: type of font, syntax, lexicon, usage of verb tenses and persons, determination system, elliptical phrases, inter alia. A comparison between Variable Message Signs in French and in Spanish enables us to uncover the similarities and differences in this type of speech in two languages and two different countries. A distinction is also made between messages for road safety campaigns and those used for one-off events like traffic jams, accidents, works, etc.

 

Irmtraud Behr : Indexicalité linguistique, iconique, matérielle – l’emploi du déictique «hier» dans quelques panneaux allemands [Linguistic, iconic and physical indexicality – the usage of deictical «hier» (here) on panels in public space] (p. 41) 

Résumé : L’article pose la question de savoir si l’actualisation par localisation spatiale est suffisante pour les panneaux dans l’espace public, ici l’espace public germanophone. Il ressort de l’examen de quelques genres brefs que l’emploi d’un déictique (en l’occurrence «hier» (ici)) n’est pas redondant de l’actualisation par localisation mais remplit d’autres fonctions. Parmi les plus importantes, celle d’ancrage d’un message dans la situation particulière créée par le panneau (par exemple dans le cas d’un horodateur) ou encore celle de l’ouverture à d’autres discours (à un «ici» peut correspondre au moins un «ailleurs»). L’ancrage situationnel par le déictique permet notamment de contextualiser l’infinitif déontique qui perd ainsi son caractère général, non adressé, et devient plutôt instructionnel. Localisation spatiale (emplacement du panneau), guidance du regard (flèches) et déictique (ancrage et contextualisation) se combinent.

Abstract : Is the presence of panels in a given place enough to actualize them in the German public space? It appears that the use of deictics (especially «hier» (here)) is not superfluous, as it serves several functions. One of them is to anchor the message in the particular situations created by the panel (e.g. a ticket machine), another is to link the current discourse to other situations (if you have a «here», there will be a «there, at another place»). Anchoring the ethical infinitive in a precise situation will make it less general and more precisely addressed to the reader of the panel. Spatial localization (the precise place of the panel), iconic visual guides and deictics (anchoring and contextualization) work together.

 

Florence Lefeuvre : Genres de discours brefs et structures averbales [Short discursive genres and verbless grammatical structures] (p. 55)

Résumé : L’objet de cet article est d’examiner si le genre de discours peut influencer le choix des structures grammaticales. Deux genres de discours brefs ont été examinés dans cet article, celui des titres de journaux et celui des messages numériques, qui s’affichent dans plusieurs objets de notre quotidien. Ce qui ressort de l’article est qu’il existe bien un lien entre telle structure grammaticale et tel genre de discours mais que ce lien n’est pas bijectif, au sens où une structure grammaticale et un genre de discours s’impliqueraient de façon exclusive. Les deux genres de discours examinés suivent régulièrement une structure grammaticale particulière, pour le premier GN (avec déterminant) + participe passé (adjectif / groupe prépositionnel) et pour le deuxième N + participe passé (adjectif / groupe prépositionnel), qui correspondent au schéma sujet-prédicat.

Abstract : The aim of this paper is to examine if the choice of grammatical structures is influenced by a discursive genre. Two short discursive genres are examined in this paper: titles in newspapers and numerical messages which appear in our daily environment. What is shown is that a link exists between these discursive genres and verbless sentences, but that this link is not bijective. These two discursive genres regularly follow a particular grammatical structure: in the titles, NP (with a determiner) + past participle (adjective / prepositional phrase) and in the numerical messages, N + past participle (adjective / prepositional phrase).

 

Claude Delmas & Girard-Gillet Geneviève : Brièveté et contrainte pragmatique dans le discours culinaire [Brevity and pragmatic constraints in recipes] (p. 69)

Résumé : La langue des recettes de cuisine analysée ici (anglais de Grande Bretagne et des Etats-Unis, espagnol ibérique et argentin) à partir de nombreux livres de cuisine, se caractérise par une brièveté qui semble propre à ce type de discours : tout outil linguistique qui peut être omis l'est, s'il ne met pas en péril la bonne compréhension de la recette. Même si les deux langues présentent des différences, elles ont recours majoritairement aux mêmes stratégies : des phrases simples à l'impératif ou à l'infinitif, donc sans sujet exprimé, des syntagmes nominaux, selon les cas, sans déterminant, un seul complément direct ou indirect avec les verbes bi-transitifs, limitation des données temporelles, réduction de la structure des résultatives au point de s'affranchir des règles de récupération des références, fry until brown, etc. Cette brièveté est pragmatiquement motivée par l'obligation qu'a le cuisinier hic et nunc d'enchaîner toutes les opérations nécessaires, au fur et à mesure de l'évolution des ingrédients sans perte de temps aucune. Ces spécificités posent que les recettes de cuisine relèvent bien d’un genre discursif particulier.

Abstract : In this paper we address the well-known question of brevity in culinary recipes. It is generally assumed that some syntactic positions are left unexpressed, but our contribution on recipes in English from Great Britain and the United States, or in Spanish from Spain and Argentina, focuses on other types of reductions whose presence does not jeopardize the completion of the dish in question. They favour simple sentences in the imperative or infinitive, hence without a subject, keep only one complement for di-transitive verbs, get rid of determiners, reduce the number of tense complements, construct resultatives where the binding laws are violated, fry until brown, etc. These strategies are pragmatically motivated by the obligation for the cook to move from one operation to the next as the ingredients evolve hic et nunc without wasting time. Our analysis tends to prove that the language of recipes does belong to a specific discursive genre.

2. Langues une à une

Stéphane Couralet & Hyunjung Son : Les connecteurs de succession immédiate en coréen : -jamaja, -ja et -neun daero [Korean connectives of immediate temporal succession: -jamaja, -ja and -neun daero] (p. 81)

Résumé : L’objectif de cet article est d’étudier l’expression de la succession immédiate entre deux événements en coréen. A cet effet, nous décrirons le fonctionnement de trois connecteurs interpropositionnels : -jamaja, -ja et -neun daero, équivalents approximatifs de dès que. Une analyse fine de leur interaction avec les valeurs aspectuo-temporelles et le sémantisme des verbes permet de définir les spécificités distributionnelles et sémantiques de chaque connecteur dans l’expression d’un type particulier de succession immédiate.

Abstract : This paper aims at studying the way the Korean language represents the fact that two events occur successively in a temporal cue. We focus exclusively on the description of three connectives, namely -jamaja, -ja and -neun daero, which relate two sentences and are semantically very similar to French dès que (“as soon as”). A thorough analysis of both temporal and aspectual parameters, which also takes into account the lexical characteristics of the verbs, is used to account for the distributional and semantic specificities of each connective in expressing immediate temporal succession.

 

Yayoi Nakamura-Delloye : Notion de linguistique japonaise «toritate» et effet de focalisation [Concept of “toritate” in Japanese linguistics and focalization effects] (p. 109)

Résumé : La notion de toritate fascine les linguistes japonais depuis déjà quelques dizaines d’années. Cet effet de toritate, produit en japonais principalement par les particules adverbiales de toritate telles que dake (seulement) ou sae (même), est souvent traduite en anglais par focalization et en français par focalisation ou encore mise en relief, sans pour autant satisfaire les chercheurs japonais qui revendiquent parfois la conservation du terme toritate dans d’autres langues. Cependant, étant donné l’effet pragmatico-sémantique produit par les unités linguistiques regroupées sous cette catégorie, nous pouvons nous demander s’il s’agit réellement d’un concept spécifique à la linguistique japonaise. Afin de répondre à cette question, nous tentons de cerner la véritable fonction de toritate en mettant notamment en lumière la différence avec la notion de focalisation. Cet examen nous fait découvrir un ensemble d’adverbes, appelés adverbes paradigmatisants, qui permettent de produire dans la phrase française un effet semblable à celui de toritate. Nous nous intéresserons également aux points communs entre les particules de toritate du japonais et les adverbes paradigmatisants en français, ainsi qu’à leurs divergences.

Abstract : The notion of “toritate” has fascinated Japanese linguists over the past few decades. This “toritate” effect, produced in Japanese mainly by the adverbial particles of toritate such as dake (only) or sae (even), is often translated into English as “focalization” and into French as “focalisation” or “mise en relief”, but that does not satisfy Japanese researchers who sometimes claim that the Japanese term should be used in other languages. However, given the pragmatic-semantic effect of the words grouped under this category, we can ask ourselves if it really is a concept that is specific to Japanese linguistics. To answer this question, we try to understand the true function of toritate paying particular attention to the difference between it and the notion of “focalization”. This work brings to light a set of adverbs, called “paradigmatic adverbials”, that produce a similar effect to “toritate” in French sentences. We also look at common features between the Japanese toritate particles and French paradigmatic adverbials, and their differences.

 

Fany Muchembled & Albert Alvarez Gonzalez : Prédication Possessive en langues uto-aztèques du Sud [Predicative Possession in Southern Uto-Aztecan languages] (p. 131)

Résumé : Cet article a pour objectif de décrire et comparer les constructions de prédication possessive en langues uto-aztèques du Sud, et de formuler des hypothèses quant à leur origine et leur évolution dans une perspective autant fonctionnelle-typologique (Stassen 2009), que cognitive et diachronique (Heine, 1997). La notion de possession peut être définie comme la relation qui existe entre deux entités : un Possesseur (qui peut être considéré comme l’Agent de la relation) et un Possédé (le Patient de la relation). Les langues du monde peuvent faire usage de différentes structures prédicatives pour exprimer la possession (les types «avoir», Comitatif, Locatif et Topique définis par Stassen 2009). A partir des indices morphosyntaxiques actuels et historiques, il est possible de retrouver les structures originelles et les évolutions qu’elles ont subies afin de proposer le Schéma Cognitif Source (Action, Génitif, Compagnon, Locatif, But, Topique, proposés par Heine 1997) à l’origine de ces constructions. Dans les langues uto-aztèques du Sud il existe trois types de constructions de possession prédicative : (i) un type Comitatif prédicativisé, majoritairement flexionnel : le SN Possesseur apparaît comme sujet, le Possédé comme prédicat adjectival marqué ; (ii) un type «Avoir» simple, issu de la grammaticalisation d’un verbe d’action : le SN Possesseur est sujet, le SN Possédé est objet, le prédicat est transitif ; (iii) un type «Avoir» issu d’une transitivisation (Have-Drift) : le SN Possesseur est sujet, le SN Possédé objet, le prédicat transitif est issu de la fusion d’une marque oblique et d’un élément verbal ou nominal. Nous défendons l’hypothèse que ces constructions proviennent de trois Schémas cognitifs différents : le Schéma d’Action, le Schéma Génitif et le Schéma Locatif.

Abstract : The purpose of this paper is to describe and compare constructions of possessive predication in Southern Uto-Aztecan languages, and to propose hypotheses about their sources and their evolution, from a functional-typological (Stassen 2009) as well as cognitive and diachronic (Heine 1997) perspective. Possession may be defined as the relation that exists between two entities: the Possessor (which can be considered as the Agent of the relation) and a Possessee (which would be the Patient). Languages of the world may use different predicative structures in order to express Possession (the “Have”, Comitative, Locative and Topic types as described by Stassen 2009). From current and historical morphosyntactic hints, we are able to track original structures and the changes they came through, in order to propose the Source Cognitive Schema (Action, Location, Genitive, Companion, Locative, Goal, Topic, as defined by Heine 1997) from which these constructions originated. Southern Uto-Aztecan languages exhibit three types of predicative possession constructions: (i) a predicativized Comitative type, mainly inflectional: the Possessor NP is the subject of the Possessee as the overt-marked adjectival predicate; (ii) a plain “Have” type, resulting from the grammaticalization of an active transitive verb; (iii) a “Have” type resulting from a Have-Drift: the Possessor NP is subject, the Possessee NP is object, and the transitive predicate is the result of the merging of an oblique mark and a nominal or verbal element. We assert that these constructions originate from three distinct Cognitive Schemas: the Action Schema, the Genitive Schema and the Locative Schema.

 

Santiago Sanchez Moreano : Objets préverbaux dans des constructions transitives en espagnol andin : une analyseplurifactorielle [Pre-verbal objects in transitive utterances in Andean Spanish : a multifactorial analysis] (p. 155)

Résumé : Les énoncés transitifs ayant un objet en position préverbale dans les variétés d’espagnol andin constituent un phénomène de variation largement traité dans la littérature de la linguistique hispanique. De nombreux travaux suggèrent qu’ils sont le résultat de la convergence linguistique entre le quichua –langue SOV– et l’espagnol –langue SVO– (Haboud 1998; Palacios Alcaine 2005b). D’autres suggèrent que les effets de la pragmatique et de la structure de l’information de l’espagnol andin sont les mêmes que dans toutes les variétés d’espagnol (Muysken 1984), ou encore que le transfert de propriétés se fait uniquement au niveau pragmatique et discursif (Muntendam 2013). Dans cet article, à partir d’un corpus de pratiques langagières socialement situées, je fais l’hypothèse que les énoncés de type OV sont le résultat de l’interaction de plusieurs facteurs de causation à la fois internes, externes, mais aussi relevant du contact. Ce dernier agirait comme un «effet boule de neige» (Thomason 2001) en synchronie qui renforce indirectement leur production dans les variétés andines.

Abstract : OV transitive utterances in Andean Spanish varieties constitute a language variation phenomenon widely spread and analyzed in Spanish Linguistics. Previous works show that they result from the convergence between Quichua –SOV– and Spanish –SVO– (Haboud 1998; Palacios Alcaine 2005b). Other works suggest that the effects of pragmatics and information structure of Andean Spanish are the same as in every Spanish variety (Muysken 1984), or that the transfer of word order patterns operates only at the pragmatic and discourse level (Muntendam 2013). In this paper, on the basis of the study of socially occurring linguistic practices, I suggest that OV transitive utterances are the result of the interaction of several intra-, and extra-systemic causation factors, but also contact factors. The latter would operate in synchrony as a “snowball effect” (Thomason 2001) reinforcing indirectly its production in Andean varieties of Spanish.

 

3. Langues entre elles

Jacques Bres & Yordanka Kozareva-Levie : Miratif (en bulgare) et allure extraordinaire (en français) : allez croire que c’est du pareil au même ! [Mirativity (in Bulgarian) and allure extraordinaire (in French) : allez croire que c’est du pareil au même !] (p. 183)

Résumé : Après avoir rapidement défini les catégories de mirativité et d’allure extraordinaire, et présenté l’assimilation de la seconde à la première dans Celle et Lansari (2015), nous mettons en relation les deux catégories pour expliciter à la fois ce qui les rapproche et ce qui les distingue, ce que nous précisons à partir des (im)possibles traductions d’occurrences du miratif bulgare en allure extraordinaire en français, et d’occurrences d’allure extraordinaire en français en miratif bulgare.

Abstract : After a brief definition of the concepts of mirativity and allure extraordinaire and a presentation of how they are conflated by Celle and Lansari (2015), the two concepts are compared to make their commonalities and differences explicit. These are illustrated by the (im)possible translations of Bulgarian mirative into French allure extraordinaire and vice-versa.

 

Joanna Cholewa : Les objets tombent-ils tous de la même manière ? Tomber et pada en français et en polonais [Do objects all fall in the same way? Tomber and pada in French and Polish] (p. 199)

Résumé : L’article soumet à l’analyse le verbe tomber, utilisé avec N0 inanimé concret «objet», et décrivant le mouvement réel, involontaire de la cible. Un tel emploi décrit deux types de mouvement, en fonction des propriétés de N: 1) changement de relation locative élémentaire avec un changement d’emplacement (un verre tombe sur la moquette) ; N0 est un objet de petite taille, sans propriété inhérente de verticalité ; 2) changement de relation locative élémentaire sans changement d’emplacement (un fauteuil tombe) ; N0 est un objet volumineux, ayant la propriété inhérente de verticalité). Tomber exprimant le premier type de mouvement se traduit en polonais par le couple perfectif /imperfectif upaść/padać, et celui se référant au deuxième type par padać, przewracać się à l’imperfectif et par przewrócić się au perfectif. Le polonais encode dans la morphologie du verbe les éléments de sens que le français exprime dans le co(n)texte.

Abstract : This paper provides an analysis of the French motion verb tomber, used with N0 concrete inanimate (‘object’) and describing the real, involuntary movement of the localized object. The verb is used to describe two types of motion, depending on the properties of N0:

1) a change of the basic locative relationship with a change of location (un verre tombe sur la moquette); N0 is small-sized object, with no inherent property of verticality;

2) a change of the basic locative relationship with no change of location (un fauteuil tombe); N0 is a large object, having the inherent property of verticality.

Tomber expressing the first type of movement is translated into Polish by the perfective / imperfective pair upaść/padać, and that referring to the second type by padaćprzewracać się (imperfective) and przewrócić się (perfective). Polish encodes in the morphology of the verb elements of meaning that French expresses in the co(n)text.