n° 44 : Prépositions et aspectualité

Résumés / Abstracts

 

 

Présentation générale par Jean-Marie Merle (p. 5)

1. Aspectualité de la préposition et effets contextuels : aspect lexical, aspect grammatical

Danielle Leeman : Pour et l’indication temporelle : je suis là pour une semaine vs ? je reste là pour une semaine – contraintes liées au caractère aspectuel de la préposition [The French preposition pour and its aspectual values] (p. 13)

Résumé : Il est démontré que la préposition pour, en tant qu’elle introduit un complément de durée (pour + deux mois / toujours / l’éternité), a une valeur imperfective de par son identité propre, qui est d’instaurer un parcours dont le début est clair mais dont la fin n’est pas assurée. Ce caractère aspectuel s’observe aussi bien en aval, dans la sélection par pour de ses compléments que, en amont, dans les contraintes distributionnelles atteignant le verbe modifié.

Abstract: This article sets out to show that when the French preposition pour has a complement expressing duration (as in pour deux mois / pour toujours / pour l’éternité), it acquires imperfective value in so far as the first point is clear but the end point remains uncertain. The aspectual value can be noted on the right, in the complements licenced by pour, as well on the left, in the constraints affecting the modified verb.

 

Denis Le Pesant : Prépositions en et pendant, modes d’action et propriétés aspectuelles [The French Prepositions en and pendant, Aktionsarten and Aspectual Properties] (p. 23)

Résumé : Nous soutenons que les propriétés essentielles des quatre modes d’action (états, processus, accomplissements et achèvements) sont, tout au moins en français, des propriétés aspectuelles ordinaires, et que leurs relations avec les prépositions temporelles en et pendant ne sont que des propriétés accidentelles des modes d’action. Un mode d’action n’est donc pas un aspect d’un type particulier, mais une catégorie sémantique de prédicats très générale, définie par un faisceau spécifique de propriétés aspectuelles.

Abstract: The specific properties of the four Aktionsarten (states, activities, accomplishments and achievements) are, at least in French, common aspectual properties, and their relations with the temporal prepositions en (in) and pendant (for) are only accidental properties of an Aktionsart. Therefore an Aktionsart is not a particular aspect, but a very general semantic category, whose definition is a specific cluster of aspectual properties.

 

Didier Bottineau : Pré/postpositions, verbes et aspect : trois isomorphismes remarquables en anglais, en français et en basque [Pre/postpositions, verbs and aspect: on three remarkable isomorphisms in English, French and Basque] (p. 33)

Résumé : Certaines langues présentent un isomorphisme remarquable liant les prépositions ou postpositions aux affixes verbaux aspectuels : l’anglais avec in et -ing, le français avec en et -ant, et le basque avec -ko et -en. Dans cette étude, on montre que le recrutement d’éléments formateurs communs aux marqueurs de relation et aux affixes de l’aspect peut être porteur d’un traitement unifié de l’aspect par des marqueurs transcatégoriels ou polycatégoriels selon le type de langue et être à l’origine de l’aspectualité de certaines prépositions.

Abstract: In some languages, prepositions / postpositions and aspectual verb affixes appear to be linked by a remarkable isomorphism : in and -ing in English, en and -ant in French, -ko and -en in Basque. In this study, it is shown that the use of some common forming elements shared by markers of relations and verbal affixes of aspect is symptomatic of the existence of a unified treatment of aspect by transcategorial or polycategorial markers (depending on the language type) and is responsible for aspectuality in some prepositions.

 

2. Relation prépositionnelle et stabilité : effet sur le cotexte

Gérard Mélis : La préposition est-elle un indicateur de stabilité ? [Is the preposition an indication of stabilization?] (p. 47)

Résumé : La préposition qui introduit un contenu propositionnel a deux types d’effet :

– contrainte sur la flexion verbale non finie : choix de ING (et non de to+V)

– contrainte sur le subordonnant : choix d’un WH- (et non de that ou if)

La préposition rend nécessaires des formes de stabilisation et elle est incompatible avec les structures qui conservent une altérité. A travers une étude des subordonnants that / if / whether (§1) et des flexions to+V / ING (§2), nous montrons que WH- indique que la relation est stabilisée alors que that et if introduisent une délimitation énonciative, et que ING indique que le contenu propositionnel est installé en situation (reprise de contenu, prise en charge énonciative) contrairement à to+V, qui marque un franchissement de frontière entre des contenus notionnels et / ou des positions énonciatives.

 

Abstract: When a preposition introduces a clause, it has two effects:

– inflection: ING is chosen and to+V cannot be used,

– complementizer: the complementizer is a WH-term and that and if cannot be used.

The presence of a preposition makes it necessary to use a form of stabilization, and the preposition is not compatible with a structure that indicates alterity. Through the study of the complementizers that / if /whether (§1) and the inflections to+V / ING (§2), we show that the predicative relationship is stabilized when WH- is used, whereas that and if mean that there is an enunciative delimitation, and we show that the relationship is stabilized with ING (anaphoric reference, enunciative position relative to the predicative content), unlike to+V, which indicates a gap between notional zones and / or enunciative positions.

 

 

Catherine Chauvin : Prépositions, verbes directionnels et modes de saisie en anglais [Shaping the event: the role of prepositions used with directional verbs] (p. 57)

Résumé : Cet article examine le rôle joué par la préposition dans la saisie de l’événement lorsque les prépositions sont employées avec des verbes directionnels en anglais. Le terme de verbe directionnel est employé dans un sens élargi et inclut des verbes de pointage et des verbes de perception visuelle volontaire. Les remarques portent majoritairement sur l’opposition entre at et to ; des remarques contrastives conduisent à évoquer également into et for. Le changement de préposition conduit à une modulation qui fait apparaître des types de fonctionnement récurrents ; cette modulation peut être d’ordre aspectuel, mais le mode de saisie, en convoquant des paramètres divers, peut s’avérer être composite, ce qui donne naissance à des effets de sens contextuels. L’article donne l’occasion de revenir ponctuellement sur la dimension télique associée à to.

Abstract: In this paper, we examine the role that prepositions play in shaping the way in which an event is represented linguistically; we focus on the use of prepositions with directional verbs in English. The category of directional verbs is enlarged and made to include pointing verbs and voluntary visual perception verbs, which is accounted for in the paper; most of the remarks bear upon the use of at and to, although some comparative remarks with into and for are also included. Changing the preposition allows the speaker to modulate the way in which the event is represented, with recurrent effects which are illustrated in the paper. The variations that are introduced may have to do with aspect, but can also be of more composite nature, with possible contextual implications; we analyze some of them with examples. The question of whether to is necessarily telic is also briefly tackled.

 

3. Concurrence ou complémentarité entre prépositions et aspect

Laurence Vincent-Durroux : L’expression de l’aspect chez les locuteurs sourds profonds : quel rôle pour les prépositions ? [The use of prepositions by deaf people to express aspectual values] (p. 69)

Résumé : Les locuteurs sourds profonds, quand ils n’utilisent pas de langue signée, s’approprient la langue orale. Toutefois, la surdité limite l’accès à la langue et semble générer des représentations cognitives spécifiques, notamment les représentations de l’espace et du temps. Il est donc particulièrement opportun d’analyser le rôle des prépositions dans l’expression de l’aspect chez les locuteurs sourds. Pour cela, nous disposons de données orales, enregistrées auprès de sourds anglophones et de sourds francophones, dont certains étaient munis de prothèses auditives peu performantes (corpus A) et d’autres étaient dotés d’un implant cochléaire leur procurant un seuil d’audition proche de celui de la conversation (corpus B). Si l’expression de l’aspect est extrêmement réduite dans le corpus A, elle est abondante et variée dans le corpus B, où nous trouvons des occurrences d’expression aspectuelle, repérables ou non par la morphologie verbale, et associant des prépositions. Nous montrons que les prépositions peuvent être employées conformément aux formes recensées dans les langues de référence mais que lorsqu’il y a combinaison entre l’aspect lexical, les marqueurs aspectuels verbaux et des prépositions, l’activation d’un des types de marqueurs est suffisante pour rendre compte d’une situation dynamique. Des principes d’économie pourraient être appliqués.

Abstract: Profoundly deaf subjects can develop oral languages. Yet their access to oral language is restricted and their deafness may bring about cognitive patterns that are specific, especially in terms of space and time. It is therefore particularly relevant to analyze how deaf people use prepositions to express aspectual values. Oral data were gathered from French-speaking and from English-speaking deaf teenagers, some of them with inefficient hearing aids (corpus A), and others with cochlear implants yielding very good speech reception (corpus B). In corpus A, the expression of aspectual values is almost non-existent, whereas it is frequent and varied in corpus B, with occurrences based on lexical aspect, verbal morphology and prepositions. We show that prepositions expressing aspect are used by deaf subjects as described for hearing subjects; yet when lexical aspect, verbal morphology and prepositions combine, one type of marker appears to be sufficient to convey aspect. Economy principles may apply.

 

Tsuyoshi Kida & Martine Faraco : Geste et aspect [Gesture and aspect] (p. 79)

Résumé : Le présent article examine la façon dont l’aspectualité se réalise à l’aide de la gestuelle et de la prosodie, le discours des apprenants japonais d’une langue seconde (L2), français. Il se trouve qu’à l’intérieur de notre corpus, à cinq formes gestuelles (pointage, geste présentatif, bornage temporel entre le début et la fin, déplacement avec cible, geste illustrateur) s’ajoutent un certain nombre d’éléments linguistiques et intonatifs qui constituent, avec la gestuelle, la structure discursive de l’énoncé. Les aspects liés à la gestuelle sont : 1) la durée avec ou sans bornage ; 2) la durée comme masse de temps ou comme déroulement du temps ; 3) le déplacement avec ou sans cible. Quelquefois, à l’aspectualité s’ajoute la subjectivité, faisant écho à des connecteurs argumentatifs, locutions adverbiales, modalités verbales, ou d’autres expressions discursives qui expriment la subjectivité dans le discours. Finalement, la question de savoir si le geste est dynamique ou non et comment il est associé au segment discursif permet de voir l’acte illocutoire, en constituant un critère pour évaluer la dimension pragmatique du discours des apprenants de L2.

Abstract: This article examines the way in which aspectuality is realized with gesture and prosody in second language (L2) learners' discourse. Our corpus encompasses five gesture forms (pointing, presentative, time-boundary, targeted displacement, illustrator), which, in combination with intonational and linguistic elements, constitute utterance discourse structure. The gesture-relating aspects identified are: 1) duration with or without boundaries; 2) duration as a block of time or a flow of time; 3) movement with or without a target. Sometimes, subjectivity is added to aspectuality in echoing argumentative connectors, adverbs, verbal modality or other constructions expressing subjectivity in discourse. Finally, whether gesture is dynamic or not as well as how it is associated with a discourse segment allows to see an illocutionary act, working as a criterion to evaluate the pragmatic dimension of discourse by L2 learners.

 

4. Relation prépositionnelle et détermination

Lise Hamelin & Yukiyo Homma : Pour et la construction du domaine de validation [Pour and the construction of the domain of validation] (p. 93)

Résumé : Cet article a pour objet l’étude du marqueur prépositionnel du français pour. Plus précisément, il se concentre sur l’analyse des valeurs du marqueur lorsque celui-ci introduit des syntagmes prépositionnels ou des propositions infinitives en position détachée. Cette étude, qui s’appuie sur les concepts développés dans le cadre de la Théorie des Opérations Énonciatives, propose de voir pour comme un marqueur de rupture, restreignant la validité de l’énoncé sur lequel il porte au domaine qu’il construit.

Abstract: This paper aims at accounting for the functioning of the French preposition pour. More accurately, it examines different uses of the marker in which it introduces a dislocated prepositional phrase or infinitive clause. This study, whose theoretical background is Culioli’s utterer-centered approach, proposes that pour can be construed as a marker of disconnection limiting the validity of the utterance the prepositional phrase or infinitive clause affects to the domain it denotes.

 

Eric Gilbert : Among, marqueur de discrétisation [Among and the operation of discretization] (p. 103)

Résumé : Cet article s’inscrit dans un projet plus vaste qui vise à proposer une représentation abstraite des principales prépositions de l’anglais à l’aide des seuls outils métalinguistiques de la Théorie des Opérations Enonciatives, notamment l’opération de repérage et ses différentes valeurs, identification, différenciation et disjonction. Certaines prépositions peuvent modifier la valeur aspectuelle du verbe qui les régit, soit en le discrétisant (différenciation) soit à l’inverse en le massifiant (identification). Among marque une opération similaire, mais qui ne porte pas sur le syntagme que la préposition complète, mais sur son propre régime, qu’elle définit comme un ensemble d’entités discrètes, à la fois identifiables et différenciables entre elles.

Abstract: This paper is part of a larger project which aims at elaborating an abstract representation of the main prepositions of English based solely on the metalinguistic tools of the Théorie des Opérations Enonciatives, particularly the operation of location and its different values: identification, differentiation and disjunction. Some prepositions can modify the aspectual value of the verb they are governed by, either by discretizing it (differenciation) or on the contrary by massifying it (identification). Among is the marker of a similar operation, but which does not bear on the phrase that the preposition completes, but on its own complement, which it defines as a set of discrete entities, at once identifiable and different from one another.

 

5. Relation prépositionnelle et contiguïté : position relative / position par rapport à une frontière

Lionel Dufaye : By en contextes spatiaux et temporels : repérage au sein d’un intervalle adjacent [The spatial and temporal uses of the preposition by] (p. 115)

Résumé : Cet article traite des emplois spatiaux et temporels de by. L’objectif de ce travail est notamment de proposer une représentation métalinguistique de ce marqueur à partir d’un nombre réduit de composantes sémantiques. L’hypothèse centrale autour des emplois locatifs consistera à poser que by localise le repéré dans un intervalle adjacent au repère (i.e. en différenciation du repère). Ce travail sera l’occasion de comparer ces emplois localisant à d’autres prépositions : near, past, around ou before. Le placement syntaxique du groupe prépositionnel sera également pris en compte dans l’étude des valeurs aspectuelles.

Abstract: This article deals with the spatial and temporal uses of the preposition by. The main aim of this paper is to propose a metalinguistic representation of by based on a restricted set of semantic features. As far as locative uses are concerned, our working hypothesis assumes that with by the Trajector is localized within the limits of an interval adjacent to the Landmark. For comparison purposes, other prepositions will be included in this analysis: near, past, around and before. Besides, the study of aspectual values will lead us to consider the distribution of the PP within the clause structure.

 

Claude Delmas : Down et aspectualités [Down and its aspectual values] (p. 123)

Résumé : Dans cet article on rend compte de ce qui relie et sépare les emplois du mot anglais down, qui peut fonctionner comme préposition ou comme augment adverbial d’un verbe. Associé à des verbes de déplacement, par exemple, l’emploi prépositionnel de ce terme induit des valeurs aspectuelles téliques ou atéliques qui ont pour caractéristique notable de faire l’objet d’extensions modulatrices concernant la relation intersubjective. Les emplois dans l’ordre de la particule verbale, bien que différents, partagent avec l’utilisation précédente la propriété d’induire des valeurs aspectuelles, qui à leur tour autorisent des extensions modulatrices spécifiques, liées à des opérations d’intensification cette fois.

Abstract: Abstract: In this article, we take note of two types of use of the English word down, a word which can function either as a preposition or as an adverbial ‘augment’ of the verb. Some properties separate these uses, others do not. When associated with verbs of motion the prepositional use leads to aspectual values, telic or atelic, which allow intersubjective extensions. Uses in the domain of the verbal particle, although different, also produce aspectual values, which in their turn, permit specific extensions, this time tied to intensification.

 

6. Télicité construite et degré

Andrée Borillo : La préposition jusqu’à, marqueur aspectuel de télicité [The French preposition jusqu’à as a marker of telicity] (p. 133)

Résumé : Nous examinons les propriétés syntaxiques et sémantiques de [jusqu’à SN] dans deux de ses emplois : dans l’un, jusqu’à marque un point d’aboutissement dans un déroulement temporel, dans l’autre, il pointe vers un degré très élevé, sinon maximal, sur une échelle d’évaluation quantitative. La structure et le sens de la phrase sont suffisamment différents pour justifier des analyses séparées, même si en définitive, dans les deux emplois, il apparaît que jusqu’à fonctionne comme un marqueur aspectuel de type télique exprimant l’idée «d’accession», que celle-ci s’inscrive dans une dynamique d’ordre temporel ou d’ordre quantitatif.

Abstract: We examine the syntactic and semantic properties of [jusqu’à SN] (translated as [until /as far as NP) in two of its different uses: one in which jusqu’à aims at a coming end in an ongoing process, another in which it points to a high degree, if not the highest, on a quantitative scale. The sentence structure and meaning are different enough to justify a separate analysis, but in the end, in both uses, we can see that jusqu’à operates as an aspectual telic marker conveying the idea of “attainment”, whether it refers to a dynamics of temporal or quantitative order.

 

Graham Ranger : Fire away! Suggestions pour une caractérisation énonciative de la particule adverbiale anglaise AWAY [Fire away ! Suggestions for an enunciative characterisation of the English adverbial particle AWAY] (p. 147)

Résumé : A l’image de certaines prépositions, away peut engendrer des conséquences aspectuelles à première vue contradictoires sur le verbe auquel il est associé, aboutissant à des déterminations aussi bien perfectives qu’imperfectives. La présente étude postule une forme schématique pour away qui permet de dériver ces valeurs, ainsi que celles, plus familières, de distance spatiale. Le cadre théorique est celui de la Théorie des opérations énonciatives d’Antoine Culioli. Les exemples sont tirés du BNC.

Abstract: In common with some prepositions, away may have at first sight contradictory aspectual consequences on the accompanying verb, including both perfective and imperfective aspectual determinations. The present study posits a schematic form for away which will enable us to derive these values, as well as the values of spatial distance more usually associated with the marker. The theoretical framework used is that of Antoine Culioli's Theory of Enunciative Operations. Examples are drawn from the BNC.

 

7. Relation prépositionnelle et saisie médiane

Tova Rapoport : Central coincidence: The preposition with [Coïncidence centrale : la préposition with] (p. 159)

Résumé : La préposition anglaise with, qui exprime une relation statique de coïncidence centrale, est analysée dans cet article comme définissant un type particulier de relation de possession physique. On défend aussi l’idée que with est le prédicat principal dans un certain nombre de constructions – possession par un humain, opposition locative swarm with / black with et fat with – phénomène qui a pour conséquences interprétatives l’affectation de l’élément repéré et/ou un effet holistique.

Abstract: The English preposition with, which expresses the static relation of central coincidence, is analysed as defining a distinct type of physical possession relation. With is also argued to be the main predicate in a variety of constructions— human possessor, the locative alternation swarm with / black with and fat with— the interpretive consequences of which include Affectedness / the holistic effect.

 

Thomas Hoelbeek : La préposition spatiale dynamique à travers (de) et les processus non-téliques – Analyse sémantique de l’usage attesté au XVIe siècle [The French spatial dynamic preposition à travers (de) and Telicity – A semantic analysis of its use in the 16th Century] (p. 175)

Résumé : Dans cette contribution je propose une analyse sémantique de l’usage d’à travers (de) au XVIe siècle. Il s’agit d’une structure en termes de concepts fonctionnels tel que la notion de «guidage», introduite par Stosic (2002). En me fondant sur la typologie de Vet (1994), j’analyse quelques occurrences dans lesquelles la nature Télique ou Non-Télique du processus en cause peut prêter à discussion.

Abstract: In this paper I propose a semantic analysis of the use of French à travers (de) (‘way through/across’) in the 16th Century. My framework is structured in terms of functional concepts like the notion of ‘guidance’, introduced by Stosic (2002). Elaborating on Vet's typology (1994), I analyse some tokens where the Telicity of the process in question is debatable.

 

Claire Martinot : Dans quels cas les constructions V en V-ant sont-elles ambiguës ? [V en Vant in French: the ambiguity of these structures] (p. 185)

Résumé : L’auteur a mis au jour un nouveau type de restructuration dans des enchaînements verbe conjugué-verbe gérondivé dans lesquels la réversibilité des deux verbes n’entraîne pas de changement de sens. Les enchaînements concernés sont de deux types : l’un des deux verbes décrit l’autre ou bien n’a aucun rapport de causalité avec l’autre.

Abstract: The author has uncovered a new type of restructuring in verb-gerund verb sequences in which the reversibility of the two verbs does not affect meaning. The sequences involved are of two types: one of the two verbs describes the other, or it has no causal relationship with the other.